top of page
  • Instagram

Fragments hors série - (Photos de Tara Sammouri)

  • Photo du rédacteur: Ivana Haidara
    Ivana Haidara
  • 19 févr. 2023
  • 3 min de lecture


Street



La rue, cette reine. Parisienne affirmée je ne peux que l’aimer. Je l’aime avec ses odeurs, ses foules, son calme et son agitation son béton ses terrasses ses immeubles et ses bouches d’égouts. C’est son gigantisme mais aussi son unicité, ses passages mais aussi son immobilisme.


La rue c’est aussi une page sur laquelle s’écrivent des milliers d’histoires chaque jour, elle et ses immeubles, ses monuments ont vu passer tellement de choses, de rencontres, de déchirures, de séparations, de manifestations, d’âmes errantes ou de tristes locataires d’une nuit.


La rue est gage de mouvement dans la rue nous “allons quelque part”, nous la traversons, c’est un passage. Chaque être se croise sans avoir la moindre idée de l’immensités de vécus et d’histoires qu’il y a autour de lui. Non, dans la rue le vécu ne compte pas et l’on peut avoir un coup de foudre à une sortie de métro, tomber amoureux au passage piéton et vivre une séparation atroce lorsque le bus arrive. Et je vous assure, parfois cet être encore inconnu nous manque comme si l’on avait aimé toute notre vie et on hésite à se retourner dans l’espoir de recroiser son regard.


Des âmes errantes, de passage : c’est peut être les moments où l’on a le moins conscience de nous mêmes, où l’on fait le moins attention à notre image, ce qui nous confère une certaine vulnérabilité. Oui, voilà, ce que nous sommes dans la rue : vulnérables, bruts et donc exposés.



Night



Un jour j’ai dis à une amie : “Désormais, mes nuits sont les tiennes et tes nuits sont les miennes.” C’est comme ca que suis parvenue à mettre des mots sur ce sentiment de partage, sur la main que je lui tendait et l’invitation à s’enliser avec moi dans la nuit.


La nuit est ma partie préférée du jour, c’est ce ciel sombre qui pèse sur la ville dont les étoiles sont obstruées par la pollution. Seule la Lune parvient à s’y imposer. Dans la ville, la nuit c’est aussi les lampadaires, les feux de circulation qui scintillent et l’assommante lumière du neon de la plus belle des parisiennes qui éclaire la ville de milles feux.


Je suis persuadée qu’une ville montre le fond de ses entrailles la nuit, sa véritable identité, le fond de sa gorge. Car c’est la nuit que les corps se délient que les esprits se déchaînent : la nuit est propice au mélange de ces énergies car elle permet de se fondre avec sa noirceur et donc de se dissimuler, de se cacher ou même de changer d’identité. La nuit on ne voit pas : on aperçoit, on entrevoit, des parties de corps, des regards et des gestes furtifs.


Oui c’est bien un autre sens qui est en éveil, que je ne saurais nommer mais consiste selon moi à convertir l’énergie : d’un seul coup on se meut, on vibre, on hurle. Et soudain, sans même s’en apercevoir, tous les corps dansent de concert dans la même nuit.


Touch



La première chose qui me vient à l’esprit est évidement l’un des 5 sens, le toucher, qui, avec les 5 autres nous permettent de percevoir le monde est d’intégrer la réalité. C’est aussi ça qui éveille mon intérêt, parfois nous semblons oublier que nous sommes des êtres sensoriels dominés par des stimuli et assujettis au bon vouloir de notre corps. Ce corps qui peut nous mener la vie dure est aussi un moyen fort de s’exprimer lorsqu’on l’on peine avec les mots. Il est notre premier contact avec l’autre, avec l’altérité.


C’est dans la chaleur de la nuit sous les lumières criardes des néons que les corps se délient, que l’on se touche, que l’on va vers l’autre, que l’on s’émente, que l’on se frôle, s’effleure, se froisse, se griffe, se mords et s’embrasse. Ce sont toutes ces peaux avec leur grain propre qui se mélangent sous une fine couche de sueur. Ce sont ces échanges, cette discussion qui crée cette énergie et qui participe de la chaleur de la nuit. Ces énergies je les vois en couleur, comme si chaque être sensoriel dégageait par son corps une aura de la couleur de son âme.


C’est bien cette danse des âmes, cet arc en ciel d’auras.



Kommentarer


© 2023 by On My Screen. Proudly created with Wix.com

bottom of page